Jeanne tuée une deuxième fois...

{jcomments off}IMG 7261" O Jeanne sans sépulcre et sans portrait, toi qui savais que le tombeau des héros est le cœur des vivants... "

ainsi s'exprimait André Malraux le 8 mai 1961. Après avoir été brûlée vive sur la place du vieux marché le 30 mai 1431, elle a été réhabilitée en 1456 dans notre ville au terme d'un procès en réhabilitation, superbement mis en scène dans l'historial Jeanne d'Arc. Depuis sa béatification et sa reconnaissance comme patronne de la France en 1920, elle est fêtée sans interruption à Rouen le dernier week-end de mai.

Or, cette année, les cérémonies civiles se sont déroulées en catimini : rapide dépôt de gerbe au monument national, accompagné de trois cors de chasse semblant sonner l'hallali, avant une cérémonie bien cachée dans l'abbatiale Saint Ouen. Quelques dizaines d'officiels s'y sont retrouvés, moins nombreux que les touristes visitant le monument (photo). Heureusement, les cérémonies religieuses conservaient leur solennité mais, à la sortie du panégyrique à la cathédrale, je fus abordé par plusieurs personnes, dont des rouennais, m'interrogeant sur la signification de ce rassemblement...

Oui, par sa volonté réitérée d'éteindre le souvenir de Jeanne d'Arc, le maire de Rouen tente de faire disparaitre une nouvelle fois notre héroïne nationale. Avec si peu de moyens, si peu de communication, si peu d'enthousiasme, si peu de participants, comment expliquer cette attitude ? Jeanne fait partie de l'histoire de notre ville, de sa substance, de notre culture. Alors qu'elle devrait être une fierté pour les rouennais, générer un enthousiasme citoyen, être un ferment d'unité, la voici reléguée au rang de commémoration banalisée et confidentielle.

Pourtant, par la création de l'historial Jeanne d'Arc, M. Fabius avait bien senti la force de cette héroïne, l'atout touristique et économique qu'elle représentait pour notre agglomération, mise également à l'honneur par ses projections sur la cathédrale l'été et au panorama XXL.

M. Challine, président du comité rouennais d'hommage à Jeanne d'Arc, a relevé également, dans son discours à St Ouen, la distortion entre cette gloire nationale et la discrétion de ces cérémonies municipales 2017.

Alors, je pousse un cri d'indignation et de révolte face à cette situation indigne de notre ville. Il nous faut réinventer ces fêtes Jeanne d'Arc, qui doivent être populaires, enthousiastes et mobilisatrices. Notre avenir s'enracine dans notre histoire. Il est temps de s'en souvenir.

bruno devaux

facebook   twitter   google plus   rss   newsletter

Bienvenue sur ce blog qui s'intéresse à Rouen et à la Normandie. Conseiller municipal de Rouen, médecin rouennais, je participe à notre réflexion collective sur le devenir de notre cité et de sa Région. Dans le cadre de mon association « Le Pommier », c'est sur des sujets locaux et de société que je souhaite dialoguer avec vous.

bdsign

gazette186